Les évolutions sociétales et numériques ont bouleversé nombre de domaines de la vie des Français. Il en va de même pour les professionnels de santé qui ont vu leurs missions s’élargir tant à cause de la crise sanitaire que des nouveaux axes de la politique de santé nationale. La MHV vous présente ces différents changements.
Contexte
Les dernières évolutions des métiers de la santé ont été motivées par différents changements sociétaux : vieillissement de la population et progrès technologiques. De plus, la crise sanitaire de la COVID 19 a redistribué les cartes en basculant certaines tâches, notamment les tests de dépistage et les vaccinations, vers d’autres professionnels du parcours santé. L’objectif était alors de désengorger et d’améliorer l’efficience des structures de soins traditionnelles.
La prévention et la promotion de la santé sont aujourd’hui des axes prioritaires de la stratégie nationale de santé publique ouvrant la voie à de nouvelles compétences pour plusieurs de ces professionnels. De plus, les progrès dans le domaine digital offrent de nouvelles perspectives notamment avec les outils numériques, les objets connectés et la télémédecine.
L’extension des compétences en matière de vaccination
Durant la crise de la COVID 19, les pharmaciens ont été des renforts précieux en matière de campagnes de dépistage et de vaccination. Toujours dans un souci de nécessité et d’efficacité, la loi de la Sécurité sociale de fin 2022 leur a attribué un champ de compétence élargi. Désormais, ils interviennent dans la prescription et la réalisation du calendrier vaccinal de tout adulte et enfant de plus de 16 ans.
De la même façon, les infirmiers exécutent aujourd’hui l’ensemble des vaccinations des personnes âgées de plus de 11 ans, mais les prescrivent également. Les sages-femmes voient également leur action s’étendre en la matière puisqu’elles pratiquent désormais la plupart des injections tant pour les femmes enceintes, leur entourage que les nouveau-nés ou les mineurs.
Pour ces professionnels, l’élargissement de compétences, y compris pour le vaccin contre la grippe saisonnière, s’accompagne néanmoins d’une obligation de formation.
Les nouvelles missions des pharmaciens
En accord avec la stratégie nationale de santé et surtout face à l’augmentation des maladies dites chroniques, les pharmaciens jouent désormais un rôle de relai de la médecine de ville auprès des patients. Outre le conseil dans la prise des médicaments, ils se chargent du dépistage et du suivi de certaines pathologies telles que grippe, diabète, Covid, infections urinaires ou cancer colorectal. De même, ils exercent un rôle de prévention en matière d’addictions, de conseils pour des symptômes bénins, la diététique, l’accompagnement des femmes enceintes ou bien encore la couverture vaccinale.
Ces professionnels de santé sont également habilités à prescrire des antibiotiques pour certaines affections bactériennes, et même dans certaines conditions, à renouveler certaines prescriptions, voire ajuster leur posologie.
Les nouvelles missions des infirmiers
La réforme 2023-2024 a également étendu le champ des compétences et habilitations des infirmiers. Ces derniers, conformément à leurs vœux, peuvent désormais assurer la prévention et le suivi des patients atteints d’affection de longue durée (ALD). Par exemple, en matière de pansements lourds et complexes, l’infirmier procède au bilan de la première prise en charge, à savoir évaluation de la situation du patient et fiche descriptive, élaboration du projet de soins, voire réalisation.
Ils sont aussi autorisés à prescrire certains médicaments comme les substituts nicotiniques ou les produits antiseptiques soumis à prescriptions médicales facultatives, et peuvent constater un décès et en établir le certificat.
Les nouvelles missions des sages-femmes
Les prérogatives des sages-femmes évoluent également en matière de prévention gynécologique. Elles peuvent désormais prescrire une liste accrue de médicaments et de tests de dépistage pour les femmes, mais également leurs partenaires. Leur action s’étend aux consultations avec frottis, dépistage de certains cancers et prescription d’examen.
En matière d’IVG par médicament, les mesures prises lors de la crise sanitaire de la COVID 19 sont devenues pérennes en matière de prise en charge par les sages-femmes. En effet, le délai est assoupli à 9 semaines, la téléconsultation possible et les sages-femmes habilitées à réaliser les prescriptions nécessaires.
La digitalisation des consultations
L’arrivée d’outils numériques performants et la crise sanitaire ont accéléré le développement des téléconsultations. Tant pour les infirmiers que les sages-femmes, les possibilités de rendez-vous digitaux se multiplient avec les patients à l’instar des médecins. Dans les officines, nombre de pharmaciens ont installé des points de téléconsultations avec un thérapeute, et y ont même ajouté des outils de diagnostics des plus utiles tels que le stéthoscope connecté.