Diagnostic précoce : quel dépistage pour quel cancer ?

femmes arborant un nœud rose pour promouvoir le dépistage du cancer du sein

Le dicton dit « une pomme par jour éloigne le docteur pour toujours », malheureusement ce n’est pas toujours efficace. C’est pourquoi le dépistage précoce des maladies graves comme le cancer est primordial.

Qu’est-ce qu’un diagnostic précoce ?

Définition et motivations du dépistage précoce

Le dépistage précoce du cancer consiste en un arsenal de tests fait en faveur de la détection de lésions et d’éventuelles tumeurs malignes. Il se pratique sur une population qui semble en bonne santé et avant que les symptômes ne surviennent.

Personnellement, chaque individu a en effet tout intérêt à voir sa maladie diagnostiquée rapidement. Il pourra ainsi augmenter ses chances de guérison, bénéficier de traitements moins invasifs et préserver sa qualité de vie. Pour les pouvoirs publics, les bénéfices du dépistage résident dans la recherche d’une chute de la mortalité des patients et d’une meilleure efficacité des soins.

Conditions nécessaires au dépistage

Le dépistage ne se fait pas pour tous les cancers. En effet, plusieurs conditions doivent être remplies.

  • Un cancer à haute mortalité et détectable précocement.
  • Des examens de diagnostic disponibles et efficaces.
  • Des traitements existants et efficients.
  • Sur des individus à risques détectables.

Les types de dépistage

Deux types de dépistage coexistent.

  • Le dépistage organisé par les pouvoirs publics, aussi appelé dépistage systématique : une partie de la population est appelée à faire des tests précis à intervalles réguliers.
  • Le dépistage individuel: chaque patient peut envisager le dépistage spécifique d’un cancer en particulier.

Les dépistages organisés par les pouvoirs publics

Dès le premier plan cancer en 2002, des mesures en faveur du dépistage précoce de trois types de cancer se développent.

Le cancer du sein

Chez la femme, le cancer du sein est la principale cause de mortalité en France. De plus, le risque de développer ce cancer augmente avec l’âge. Le dépistage passe par une mammographie tous les 2 ans chez toutes les femmes de 50 à 74 ans. Une invitation leur est envoyée et vaut prescription pour une mammographie gratuite.

Le cancer du col de l’utérus

Au niveau national, il représente 3 000 nouveaux cas chaque année et 1 100 décès. Le dépistage est ici primordial puisqu’il évite 90 % des cancers du col de l’utérus. Le gouvernement a développé deux axes de prévention concernant ce cancer :

  • La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) des jeunes filles et garçons.
  • Le dépistage par frottis chez toutes les femmes de 25 à 65 ans, tous les 3 à 5 ans en fonction de leur âge.

Grâce à ces mesures, le cancer du col de l’utérus représente aujourd’hui environ 75 % des cancers détectés précocement chez la femme.

Le cancer colorectal

Le cancer colorectal est le 2e cancer le plus meurtrier, son diagnostic précoce est donc essentiel. De plus, lors de la première phase de la maladie, le cancer évolue le plus souvent sans symptôme. Le dépistage se fait pour toute personne de 50 à 74 ans, tous les 2 ans.

Le choix du dépistage individuel

La notion de facteurs de risques

Par rapport à la population générale, un individu peut présenter des facteurs susceptibles de l’exposer davantage au risque de développer un cancer.

  • Les antécédentsliés à un cancer ou à des lésions précancéreuses, chez le patient ou dans sa famille.
  • Les prédispositions génétiques, modifications héréditaires de gènes prédisposant à certains cancers.
  • Les maladies chroniques: comme les liens entre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et le cancer colorectal.
  • Les comportements ou habitudes de vie : tabagisme, alcool, sédentarité…

Trois exemples de dépistage conseillé

Bien que non recommandé de façon systématique, le cancer de la peau peut être dépisté de façon précoce. Le dépistage consiste alors à rechercher des lésions cutanées suspectes pour les enlever chirurgicalement avant qu’elles ne deviennent mélanomes. Les personnes à risques sont celles ayant la peau claire, de nombreux grains de beauté ou ayant eu des coups de soleil graves dans l’enfance.

Pour le cancer de la prostate, le dilemme est différent. Certes, le patient ayant un cas de cancer dans sa famille proche a 2 à 3 fois plus de risque de développer la maladie, mais l’examen n’étant pas sans risques un échange avec le médecin traitant est indispensable.

Pour les personnes avec des prédispositions héréditaires à un type de cancer, le dépistage génétique permettra de dévoiler une éventuelle mutation, qui sera ensuite recherchée chez les autres membres de la famille.

 

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