Andropause : définition, symptômes, traitement

andropause

Souvent comparée à la ménopause chez la femme, l’andropause pose régulièrement question. Cet état spécifique des hommes peut générer de multiples complications pour leur santé. Faisons le point.

Différence entre andropause chez l’homme et ménopause chez la femme

L’andropause est aussi nommée « ménopause masculine » dans les médias qui mettent principalement en avant la réduction de la testostérone liée au vieillissement. Cependant, pour être exact, il s’agit plutôt d’une diminution de la production de tous les androgènes, c’est à dire des hormones sexuelles masculines, dont la testostérone. Le terme de « ménopause masculine » n’est donc pas approprié, car le déficit androgénique diffère des mécanismes de la ménopause chez la femme. En effet, l’andropause est très progressive et n’empêche pas l’homme de se reproduire, à la différence de la ménopause pour la femme qui ne produit plus d’hormones sexuelles.
L’andropause peut s’accompagner de divers symptômes comme une réduction de la concentration, une prise de poids, une baisse d’énergie ou des difficultés érectiles.

Andropause : la définition

L’andropause, ou plus exactement le Déficit Androgénique Lié à l’Âge (DALA), correspond donc à la diminution de la présence de testostérone biodisponible dans l’organisme et à ses symptômes. Ce phénomène biochimique est naturellement associé au vieillissement chez l’homme, mais peut être aggravé par la prise de certains traitements pour la prostate, la chute des cheveux ou l’épilepsie. Ce déficit n’est donc pas une pathologie en soi, l’andropause n’étant en effet ni automatique, ni systématiquement accompagnée de symptômes. Cependant, elle peut avoir d’importantes répercussions sur la qualité de vie des individus.

La testostérone est une hormone sexuelle produite par les gonades, principalement les testicules chez l’homme. Elle est normalement sécrétée à partir de la puberté, mais sa production diminue graduellement et inévitablement avec l’âge. Le manque de testostérone est également accentué par l’élévation d’une hormone (SHBG) limitant son taux utilisable, ou biodisponible.

Quels sont les symptômes reconnus de l’andropause ?

Les symptômes chez les hommes, souvent comparés à ceux de la ménopause chez la femme, peuvent être nombreux, variés et provoquer une altération de la qualité de vie.

• Désordres dans le domaine de la sexualité : diminution du désir, problèmes érectiles, voire infertilité.
• Ostéoporose.
• Dysfonctionnements liés au système nerveux central : irritabilité, sautes d’humeur, nervosité, baisse de l’estime de soi, voire dépression.
• Baisse de la masse musculaire et donc de la force associée.
• Augmentation des risques de maladies cardiovasculaires.
• Troubles du sommeil : sueurs nocturnes et insomnies.
• Bouffées de chaleur.
• Perte d’appétit ou augmentation des graisses abdominales.
• Déficit de la mémoire et troubles de l’attention.
• Douleurs articulaires excessives, etc.

Cependant, ces répercussions sur la santé des hommes peuvent être naturellement liées à leur avancée dans l’âge, sans lien avec l’andropause. Il s’avère donc nécessaire de consulter un médecin pour un diagnostic précis.

À quel l’âge peut apparaître l’andropause ?

Une baisse du taux de testostérone peut toucher un homme, quel que soit son âge. Cependant, ce déficit s’accentue avec le vieillissement. 10 à 20 % des hommes sont concernés par ce phénomène après 50 ans, et jusqu’à 50 % après 70 ans. Cependant, le Déficit Androgénique Lié à l’Âge génère des symptômes pour seulement 2 % des hommes âgés de 40 à 79 ans et environ 5 % des hommes âgés de 70 à 79 ans.

Un homme peut subir une andropause précoce dès 20 ans, mais en général, elle apparaît vers l’âge de 45 ans. Les hommes, souffrant d’andropause, pensent généralement à consulter après l’âge de 65 ans à cause de troubles érectiles.

Comment guérir de l’andropause ? Diagnostic et traitement

Diagnostic

Le diagnostic de l’andropause, déficit androgénique, s’avère complexe et n’est pas direct. Il consiste avant tout dans l’élimination des pathologies également associées aux symptômes observés, comme l’hypothyroïdie, l’adénome hypophysaire ou l’hypogonadisme. Le médecin va commencer par utiliser le questionnaire ADAM (Androgen Deficiency in Aging Mal) qui comporte dix questions sur différentes sphères de la vie quotidienne. À la suite des réponses du patient, il va prescrire de plus amples examens, analyses de sang notamment. Seront alors calculés les taux d’hormones thyroïdiennes et hypophysaires, mais également le dosage de testostérone biodisponible et total. Une analyse plus générale comportera une NFS et des bilans lipidiques, hépatiques et glycémiques. De plus, le médecin va demander une ostéodensitométrie et un bilan prostatique, pour évaluer les risques d’ostéoporose et éliminer un cancer de la prostate.

Pour diagnostiquer l’andropause, il faut notamment que votre analyse de sang indique :

• un niveau de testostérone biodisponible inférieur à 0,8 ng/mL ;
• un niveau de testostérone totale inférieur à 3,5 ng/mL (12 nmol/L).

Traitements médicaux

Les traitements de l’andropause sont étroitement liés aux symptômes associés. L’ostéoporose ou les dysfonctionnements érectiles et de la fertilité se soignent spécifiquement. Le déficit de testostérone sera rectifié grâce à un traitement de substitution à base de testostérone naturelle qui peut être administré par voie cutanée, orale ou intramusculaire. Cependant, ce traitement n’est pas sans risque et doit donc être étroitement surveillé par votre médecin. Vous pouvez également voir un urologue, car il est déconseillé en cas de prostate volumineuse. De plus, l’un de ses effets secondaires peut être l’apparition ou la stimulation du cancer de la prostate ou du sein. De même, les maladies cardiovasculaires, hépatiques et rénales interdisent la prise de ce traitement.

Lutter contre l’andropause : avoir une bonne hygiène de vie

Certaines habitudes peuvent accélérer la diminution de la production de testostérone chez l’homme, adopter une bonne hygiène de vie au plus vite s’avère donc primordial !

Avoir une alimentation saine et équilibrée pour éviter tout surpoids

Vous avez une mauvaise alimentation et/ou vous êtes en surpoids ? Sachez que cela peut nuire à la production d’hormone masculine par votre corps.

Pour augmenter votre taux de testostérone, vous devez intégrer à votre alimentation la bonne proportion de lipides, de protéines et de glucides. Il vous est notamment recommandé de manger :

• des viandes rouges, des épinards ou des brocolis, riches en zinc ;
• des noix, de l’huile de colza, du saumon ou des sardines pour les oméga-3 ;
• des poissons gras ou du fromage blanc contenant de la vitamine D ;
• des produits laitiers pour le calcium.

Votre médecin traitant peut aussi vous prescrire des compléments alimentaires en cas de carences importantes.

Voici également quelques aliments à éviter en raison de leur action favorisant le déficit androgénique :

• le sucre
• le sel
• la caféine
• les graisses saturées

Limiter la consommation d’alcool et de tabac

L’alcool et le tabac sont nocifs pour la production de testostérone. L’alcool affecte la fabrication et la sécrétion des hormones masculines au niveau des testicules et au niveau central. Il diminue le taux d’hormone lutéinisante (LH) dans le sang, hormones contrôlant le système reproducteur et stimulant la production de testostérone. Le tabac impacte également de manière négative les cellules testiculaires.

Pratiquer une activité physique adaptée et régulière

Dites non à la sédentarité ! Pratiquez une activité physique régulière pour rester en bonne santé, quel que soit votre âge. Comme vous le savez, le sport vous permettra d’augmenter votre force musculaire et d’être moins sujets à certaines maladies. Optez pour la musculation et faites appel à un coach sportif ou à un médecin spécialisé en sport. Ils vous aideront à mettre en place un plan d’exercices adaptés qui vous permettra d’avoir une bonne hygiène de vie, d’atténuer l’andropause et ses symptômes.

Prioriser son sommeil

Le sommeil est primordial pour une bonne hygiène de vie. Ainsi, un bon rythme de sommeil permettra de réduire les maladies cardiovasculaires, la dépression et de vous aider à maintenir un bon taux de testostérone. Il est conseillé de dormir au moins 6 h par nuit, en dormant moins votre déficit de testostérone peut augmenter jusqu’à 15 %.

Combattre les signes de la dépression

La dépression peut également être liée à l’andropause. Si vous constatez des symptômes de dépression, consultez votre médecin traitant ou un psychiatre qui pourra vous proposer une prise en charge adaptée comme une thérapie comportementale ou des antidépresseurs pour les diminuer.

 

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