Perturbateurs endocriniens : ces substances chimiques nocives pour la santé et l’environnement

Pesticides, cosmétiques, plastiques… les perturbateurs endocriniens sont partout dans notre quotidien, que ce soit à la maison ou au travail. L’exposition à ces substances chimiques présente des risques pour la santé et l’environnement. Il s’avère donc primordial de comprendre le rôle joué par les perturbateurs endocriniens sur l’organisme afin de pouvoir s’en protéger.

Les perturbateurs endocriniens : définition

Dès 2012, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) développe sa définition de ces produits. Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques naturelles ou artificielles, étrangères à l’organisme, capables d’interférer avec le bon fonctionnement du système endocrinien, composé des organes produisant les hormones. Ce dérèglement du fonctionnement hormonal d’un organisme va entraîner des effets néfastes sur notre santé ou celle de nos descendants.

Ces substances perturbatrices peuvent agir sur le système endocrinien de trois manières différentes :

  • en imitant une hormone naturelle, provoquant ainsi artificiellement la réponse habituelle des cellules cibles de cette hormone ;
  • en bloquant l’action des hormones sur les récepteurs cellulaires ;
  • en perturbant la production et la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.

Règlementation et stratégies nationales en matière de perturbateurs endocriniens

La vision européenne

En 2006, l’Union européenne adopte le règlement Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques) visant à garantir un haut niveau de protection pour la santé et l’environnement contre certains risques. Il règlemente la fabrication, l’utilisation et la mise sur le marché de produits chimiques, notamment ceux ayant des effets de perturbateurs endocriniens. Cette norme vise à limiter l’utilisation de substances controversées et à encadrer celles considérées comme extrêmement préoccupantes. Elle s’impose à toute entreprise européenne qui se doit alors de tester et déclarer les substances chimiques qu’elle utilise dans un rapport d’évaluation fourni à la commission.

De plus, le 19 décembre 2022, l’Union européenne a modifié son règlement CLP pour déterminer de nouvelles règles de classification et d’étiquetage concernant les produits perturbateurs endocriniens. Celles-ci renforcent les obligations des industriels en matière d’information des consommateurs.

Le cadre français

En France, la seconde SNPE (stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens) mise en place en 2019 et incorporée au 4e PNSE (plan national santé environnement) vise à déployer une politique de prévention pour réduire les polluants à la source. Elle souhaite faire baisser le taux d’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens. Pilotée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), cette stratégie se déploie selon 3 axes.

  • Former et informer: organisation de formations en faveur des professionnels et agents territoriaux et création d’un site d’information grand public avec une liste publique des perturbateurs endocriniens.
  • Protéger l’environnement et la population: collecte de données sur le niveau de connaissance et d’imprégnation des populations sur les effets des perturbateurs endocriniens, et un appui aux secteurs chimico-industriels afin de substituer l’utilisation de substances controversées pour aller encore plus loin que le cadre du règlement européen.
  • Améliorer les connaissances: accélération de la recherche pour une meilleure adaptation de notre gestion des risques, pour une prévention, une prise en charge et un traitement des effets des perturbateurs endocriniens.

La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire cherche à modifier les modèles de production pour une meilleure protection de l’environnement. Elle déploie différentes orientations avec un volet « information du consommateur ». Pour tous les produits mis sur le marché, le texte oblige les industriels à inscrire sur leur notice la liste des perturbateurs endocriniens pour mieux renseigner les consommateurs sur leur présence et leur nocivité.

Liste non exhaustive de perturbateurs endocriniens

Les différentes sources d’exposition

Les sources d’exposition aux perturbateurs endocriniens sont très diverses. En effet, ces substances chimiques perturbatrices sont présentes dans l’air et dans de nombreux produits de consommation courante :

  • l’eau et les aliments ;
  • les produits de puériculture et jouets ;
  • les ustensiles et contenants alimentaires ;
  • les cosmétiques, crèmes solaires et dentifrices ;
  • les détergents, insecticides et produits chimiques ;
  • les matières plastiques et la vaisselle jetable ;
  • les tapis, moquettes et peintures ;
  • les textiles notamment les vêtements de sport ;
  • le tabac et ses produits de substitution ;
  • les médicaments, etc.

Les perturbateurs endocriniens pénètrent donc dans l’organisme par différentes voies : par ingestion, par inhalation et par contact cutané. Certains secteurs d’activité professionnelle comme l’agriculture ou les industries pharmaceutiques et chimiques sont notamment propices à de multiples expositions.

5 substances reconnues comme perturbateurs endocriniens avérés

On compte aujourd’hui près de 800 substances chimiques suspectées ou considérées comme ayant des actions perturbatrices sur le système endocrinien. Au niveau de l’Union européenne, l’ECHA se basant sur le règlement REACH publie régulièrement une liste mise à jour des produits potentiellement perturbateurs endocriniens et des substances extrêmement préoccupantes. Sur le plan national, l’Anses s’est engagée à lister l’ensemble des perturbateurs endocriniens selon 3 catégories : « suspecté », « présumé », « avéré ».

Le bisphénol A (BPA)

Présent dans les plastiques alimentaires et non alimentaires, il est considéré comme problématique depuis 2002. En effet, de multiples études démontrent son potentiel cancérigène et ses effets nocifs sur la reproduction. Capable de reproduire les effets de l’œstrogène, il provoque notamment des déformations génitales et des pubertés précoces.

Le mode principal d’exposition au bisphénol passe par l’ingestion de cette substance sous l’effet de la migration de ses molécules depuis les emballages vers les produits alimentaires. Pour cette raison, il est notamment interdit dans les biberons. De plus, en 2018, la Commission européenne publie un règlement renforçant les restrictions le concernant.

Les phtalates

Ce dérivé de l’acide phtalique, interdit en France depuis 2011, s’utilise pour assouplir les plastiques et stabiliser les parfums. Cependant, la présence de ce perturbateur endocrinien est avérée dans de nombreux produits comme le dentifrice, les rideaux de douche, les faux cuirs, ou certains produits coiffants. À l’issue de nombreuses études, l’Anses a apporté la preuve de sa nocivité, en démontrant ces effets sur la testostérone, l’œstrogène et les hormones thyroïdiennes. La contamination de l’homme se produit par la migration des molécules contenues dans l’emballage vers son contenu, notamment dans les cosmétiques.

Les parabènes

Dans les produits cosmétiques, d’hygiène ou les médicaments, la présence de ce conservateur interroge les autorités nationales. D’ailleurs, sa nature cancérogène et sa dangerosité avérée pour certains individus comme les femmes enceintes en font un produit très surveillé, mais non encore interdit en France. Cependant, la règlementation européenne encadre son utilisation en limitant au maximum la concentration de certaines de ces molécules et en interdisant strictement d’autres.

Les alkylphénols

Cette famille de perturbateurs endocriniens se retrouve dans les détergents, peintures, pesticides, tuyaux en PVC, produits cosmétiques et d’hygiène notamment pour bébé. La Commission européenne impose des restrictions drastiques pour ces composés chimiques notamment sur les articles textiles. Les alkylphénols sont reconnues substances extrêmement préoccupantes pour leur nocivité environnementale notamment pour les poissons et leur dangerosité sur la santé à long terme.

L’hydroxyanisol butylé (BHA) et le butylhydroxytoluène (BHT)

Ces deux additifs alimentaires neurotoxiques protègent contre l’oxydation les corps gras contenus dans certains produits. Ils se retrouvent notamment dans les crèmes, céréales, viandes, margarines, soupes, produits déshydratés ou dans les produits hydratants, baumes, lotions, rouges à lèvres… L’Agence de santé française s’enquiert de leur nocivité et s’inquiète davantage chaque année. Des études démontrent en effet leur dangerosité due à leur activité œstrogénique conséquente. Ils sont connus pour leurs impacts sur le foie, la peau, les reins et pour augmenter le risque de cancer ou de réactions allergiques.

Les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé

Une exposition aux perturbateurs endocriniens peut engendrer un certain nombre de pathologies. Tout d’abord, certaines analyses des risques sanitaires ont pu constater une altération de la qualité du sperme entraînant des problèmes de stérilité. Ces études démontrent notamment une accentuation des accouchements prématurés ou des retards du développement fœtal. Les perturbateurs endocriniens peuvent également mener à une augmentation de la fréquence des anomalies du développement des organes. Il peut, par exemple, s’agir de troubles de la croissance, de troubles du développement neurologique ou de troubles de la fonction immunitaire. De plus, l’action des perturbateurs endocriniens sur le système hormonal peut provoquer une puberté précoce et l’apparition de cancers hormono-dépendants ou de maladies métaboliques (obésité, diabète…).

Comment réduire son exposition aux perturbateurs endocriniens ?

Pour vous informer sur les perturbateurs endocriniens et vos risques d’exposition, l’Anses et le RES (réseau environnement santé) éditent des fiches en format PDF que vous pouvez télécharger en ligne. Elles dispensent notamment des conseils pour réduire l’exposition à ses substances chimiques dangereuses pour notre santé.

  1. Consommez des aliments frais, locaux et de saison.
  2. Préférez le fait maison.
  3. Utilisez des ustensiles adaptés aux contacts alimentaires ;
  4. Évitez les poêles antiadhésives et les contenants plastiques ;
  5. Réchauffez les aliments en dehors de leur emballage notamment au four à micro-ondes.
  6. Évitez les plats préparés et les produits transformés.
  7. Limitez la consommation de poisson à un maximum de deux fois par semaine.
  8. Optez pour des produits bio ou avec un label environnemental.
  9. Évitez les diffuseurs d’odeur, les sprays et les vaporisateurs de parfum.
  10. Limitez le nombre et la quantité de produits d’entretien utilisés.
  11. Utilisez du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du savon de Marseille ou du savon noir pour remplacer les détergents.
  12. Préférez le nettoyage vapeur.
  13. Évitez l’usage de pesticides et d’insecticides.
  14. Bannissez le tabac et la vapote.
  15. Préférez les cosmétiques dont la liste des ingrédients est limitée et les produits simples.
  16. Utilisez des peintures et produits sans solvant de catégorie « A+ ».
  17. Aérez votre logement au moins 20 minutes par jour.
  18. Lavez vos vêtements neufs ainsi que les peluches et les doudous de vos enfants avant une première utilisation.
  19. Privilégiez les fibres naturelles pour les vêtements.
  20. Déballez et aérez longuement vos meubles ou les jouets de vos enfants avant toute utilisation.

Un site fait également référence en matière de protection contre les perturbateurs endocriniens, les « 1 000 premiers jours ». Certes plus centré sur la femme enceinte et l’enfant, il est cependant utilisable par tous.

 

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