Qu’est-ce que la RAM et comment y faire face ?

Microbes vus au microscope

La surconsommation et les prescriptions inutiles ou mal adaptées de traitements antibiotiques, antiviraux, antiparasitaires ou antifongiques aussi bien chez l’humain que chez les animaux sont à l’origine de la RAM – la résistance aux antimicrobiens. Face à cette véritable menace de santé mondiale et cet enjeu majeur du XXIe siècle, la MHV a décidé d’aborder ce sujet d’actualité.

 

La RAM : De quoi parle-t-on ?

L’acronyme « RAM » signifie « Résistance aux antimicrobiens ». Les microbiens désignent des micro-organismes comme les bactéries, les parasites, les virus ou les champignons à l’origine d’infections chez les êtres vivants. Dans le cas de la résistance aux antimicrobiens, ces agents pathogènes ont développé une résistance, et ne sont donc plus éliminés par les traitements antibiotiques, les antiviraux, les antiparasitaires ou les antifongiques. Les maladies deviennent donc plus difficiles à enrayer et se propagent plus facilement, avec des risques de formes graves, voire parfois de décès.

La RAM découle de plusieurs facteurs dont :

Une consommation excessive des antibiotiques

Il arrive encore que des antibiotiques soient prescrits alors que la pathologie du malade ne le nécessite pas. De plus, les patients prennent souvent l’initiative de stopper d’eux-mêmes le traitement dès les premiers signes d’amélioration, croyant être guéris. Ne pas respecter ces préconisations d’usage, de dosage et de durée de traitement contribue grandement au développement de la résistance aux antimicrobiens.

Une prolifération des infections

Les mesures d’hygiène et d’assainissement dans les établissements hospitaliers ou laborantins et les structures industrielles de l’agroalimentaire obéissent à des protocoles drastiques qu’il est impératif de respecter au risque de voir des micro-organismes résistants se développer rapidement et affecter tous les êtres vivants (transmission animal-homme, maladies nosocomiales, contamination alimentaire…).

Une antibiothérapie importante dans le monde agricole

Malgré un cadre règlementaire plus rigide en France et en Europe, les antibiotiques sont encore trop souvent utilisés pour l’élevage et l’agriculture. Les quantités administrées au cheptel ou déversées dans les sols peuvent être très importantes soit à titre préventif, soit à titre productif. Ce recours systématique présente l’inconvénient de créer des souches résistantes de virus et bactéries, les rendant invincibles et contagieuses pour l’homme.

Une mobilité au-delà des frontières

Les déplacements d’individus, mais aussi de marchandises à travers le monde étant toujours de plus en plus nombreux, ce mouvement constant participe à la propagation de micro-organismes résistants. Qu’il s’agisse d’animaux importés sans vérification sanitaire ou d’introduction d’espèces d’insectes orientales ou d’éléments pathogènes transportés par le fret, autant de conditions qui favorisent cette vulnérabilité et cette RAM.

 

Pourquoi lutter contre la résistance aux antimicrobiens ?

La résistance aux antimicrobiens touche toute la chaîne alimentaire : de l’air à la plante, jusqu’à l’animal, contaminant tout l’environnement. Il est donc indispensable de lutter contre ces bactéries résistantes pour préserver la survie de notre planète et notre espèce. En effet, tous les ans en Europe, il y a environ 800 000 individus affectés par les micro-organismes résistants avec des infections plus graves et de plus en plus difficiles à soigner. À noter que 100 individus par jour, en Europe, perdent la vie à cause de la résistance aux antimicrobiens. Enfin, la lutte contre la RAM représente un coût très élevé en matière de santé publique avec des incidences négatives sur l’économie.

 

Quelles sont les différentes résistances aux antimicrobiens ?

En général, on constate une résistance des virus aux antiviraux traditionnels dans le cas d’infections chroniques comme la grippe ou le VIH. En effet, certaines souches H1N1 résistent aux traitements tels que l’Oseltamivir, entraînant une multiplication du virus, voire une évolution plus difficile à endiguer avec des médicaments. Nous l’avons tous connu avec la crise Covid en 2021.

Le paludisme connaît lui aussi une recrudescence à cause de la résistance développée par le parasite aux antipaludiques comme la chloroquine, l’artémisinine. En effet, les gènes du parasite mutent pour mieux s’adapter en milieu hostile, ce qui a un impact sur la sensibilité aux médicaments traditionnels. De fait, une simple piqure de moustique peut s’avérer lourde de conséquences.

Il est aussi question de résistance des bactéries aux antibiotiques. Il s’agit soit d’un effet pervers des pompes d’efflux de la bactérie, qui est un moyen de protection contre les éléments toxiques environnementaux, soit d’un enzyme produit par le corps humain qui détruit la molécule active censée le soigner. Enfin, la transmission peut se faire par reproduction ou entre bactéries.

 

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement

L’environnement impacte la RAM. Il s’agit donc d’une préoccupation mondiale. Le PNUE désigne le programme de l’Organisation des Nations unies en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable. Ce plan accompagne les gouvernements dans leurs politiques environnementales.

Le PNUE fournit des données scientifiques pour orienter la stratégie de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, dans le cadre de l’initiative « Une seule santé ». Aussi, le PNUE a réalisé le rapport « Se préparer aux superbactéries », qui rassemble les résultats scientifiques des études sur la RAM.

Le PNUE travaille en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OSA) afin d’unir leurs actions en matière de prévention sanitaire et préconisations médicales aussi bien chez l’homme, la faune et la flore que dans l’environnement pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.

Enfin, le PNUE a mis en place #CombattreLaPollution qui propose des actions pour éradiquer la pollution de l’air, de la terre et de l’eau – facteur propice au développement de la résistance aux antimicrobiens.

 

Quelques mesures pour lutter contre la RAM

  • Sensibiliser le plus grand nombre de personnes à la résistance aux antimicrobiens.
  • Optimiser l’utilisation des antibiotiques (choix de la molécule, dose et durée).
  • Prévenir la transmission des bactéries résistantes (hygiène).
  • Prévenir les virus respiratoires (vaccination).
  • Impliquer l’industrie pharmaceutique dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
  • Développer la recherche pour adapter les thérapies à la RAM.

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