Depuis 2023, la France est confrontée à une hausse des cas de méningite à méningocoques. Face à cette situation, les autorités de santé ont décidé de renforcer la stratégie vaccinale contre cette maladie qui peut être très grave et mettre la vie en danger. Elle touche particulièrement les tout-petits et les adolescents. La vaccination est un moyen simple et efficace de se protéger dès le plus jeune âge et de limiter les risques.
Hausse inhabituelle des cas
Le 4 février dernier, un cas d’infection invasive à méningocoque (IIM) a été diagnostiqué chez un élève de 13 ans au collège Léon-Huet à La Roche-Posay. L’annonce avait conduit les autorités sanitaires à prendre d’importantes mesures de précaution pour l’ensemble de la classe concernée. Un épisode préoccupant qui illustre une tendance désormais bien réelle : la recrudescence de ces infections en France.
En effet, en début d’année, Santé publique France a tiré la sonnette d’alarme face à la hausse inhabituelle des cas d’IIM observée : depuis janvier 2025, plus de 600 cas d’infections à méningocoques, soit le plus fort taux depuis 15 ans.
Qu’est-ce qu’une infection invasive à méningocoque ?
Les méningocoques sont des bactéries normalement présentes dans la gorge et le nez qui peuvent se transmettre par voie aérienne ou par la salive lors d’un contact proche ou prolongé.
Le plus souvent, les méningocoques n’entraînent pas de maladies particulières. Mais dans certains cas, ils peuvent provoquer des infections très graves, comme les méningites ou les septicémies (infection généralisée de l’organisme) à l’origine de lourdes séquelles (surdité, retard mental, amputation d’un membre…) et de décès dans 10 à 12 % des cas.
Plusieurs types de méningocoques circulent en France : B, C, W, Y. Les infections invasives à méningocoque sont en augmentation depuis 2023 et touchent principalement les jeunes enfants, les adolescents et les jeunes adultes (560 cas en 2023, 615 cas en 2024).
La vaccination obligatoire
Depuis janvier, les bébés de moins d’un an doivent recevoir un vaccin ciblant les souches de méningocoques A, C, W et Y − et non plus seulement C. Cette nouvelle obligation concerne tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans (24 mois), y compris ceux ayant déjà été vaccinés contre le méningocoque C.
Face à la flambée des cas de méningites, la vaccination contre les méningocoques va franchir un nouveau palier.
Le ministère instaure aussi un rattrapage pour les bébés n’ayant pas été vaccinés en temps voulu. Tous les moins de 5 ans concernés devront recevoir les vaccins ACWY et B.
Une campagne de vaccination pour les 11-14 ans
Déjà recommandé chez tous les 11-14 ans, un rappel de ACWY donnera lieu à une campagne, en 2026, dans les collèges, couplée à celle en vigueur contre le papillomavirus (HPV). Le centre de vaccination passera une seule fois dans l’année scolaire dans les collèges de la Vienne entre janvier et juin (plus d’informations : vaccination-college-nouvelleaquitaine.fr).
Enfin, une campagne de rattrapage − B et ACWY − va viser les 15-24 ans n’étant pas à jour de leurs vaccins, sur le modèle de ce qui s’est récemment fait à Rennes après la mort d’une jeune patiente.